Le bain démarré se prenait donc le 31 décembre à minuit. Il débutait par une sorte de petit pèlerinage : tout le long du chemin conduisant à la mer, on récitait des prières. L'heure venue, on se déshabillait complètement et on se jetait dans l'eau plutôt fraîche à cette heure tardive. On offrait, par sept fois, son corps aux vagues tout en continuant ses prières et en se frottant d'herbages (cives) et de queues de morue destinés à faire partir toute la crasse. Feuillages et queues de poisson étaient ensuite rejetés vers le large ou encore déposés à la croisée de deux chemins lors du retour. Une fois le bain achevé, on se frictionnait de lotion, on se rhabillait et on se souhaitait la bonne année. On était fin prêt pour aborder la nouvelle année, prop' kon an sou nèf (propre comme un sou neuf). Le bain démarré est toujours pratiqué aujourd'hui : à la veille de passer un examen, pour éloigner le guiyon ou pour repartir d'un bon pied. En cours d'année,
le bain démarré se prend soit un premier lundi ou un premier vendredi
du mois, ou encore après la nouvelle lune. |