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Après la cueillette des grains de café qui sont alors enrobés d'une peau rouge, ceux-ci étaient mis dans un pilon et pilonnés (poké en créole) pour retirer cette première enveloppe. On versait ces grains dans un récipient et on y ajoutait de l'eau qui faisait remonter à la surface toutes les petites peaux rouges qui étaient jetées. Après cette opération, les grains de café apparaissaient recouvert d'un parchemin blanc. On égouttait les grains et on les faisait sécher au soleil sur un tamis, un morceau de toile propre ou de tôle. Une fois les grains séchés, soit les enfants enlevaient les parchemins blancs de chaque grain à la main, soit ils les pilaient légèrement. Dans ce dernier cas, ils devaient vanner les grains, c'est-à-dire les faire sauter en l'air afin que le vent ou le souffle de quelqu'un emporte les petits parchemins appelés pach' café en créole. Les grains de café étaient ensuite grillés dans une vieille poêle, à sec, sans jamais cesser de remuer.
Le café était préparé "à la créole", c'est-à-dire dans une cafetière traditionnelle où le café moulu (à raison d'une cuillère à soupe bien remplie par tasse) était placé dans la partie supérieure. On versait lentement l'eau chaude, par cuillerées, en laissant chaque fois le marc absorber l'eau. Le café était principalement bu le matin, dès le réveil. Bon nombre de personnes ne pouvaient commencer leur journée sans avoir absorbé une grande timbale de café très fort. On en donnait aussi aux enfants, mais c'était un café coupé avec de l'eau (tiôlôlô), beaucoup moins concentré.
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