Le domino est un jeu très populaire aux Antilles. De 7 à 77 ans et ce depuis de nombreuses générations, on joue aux dominos. Il n'y a pas d'occasion précise, tous les moments de libre sont propices : le week-end ou en période de vacances, sur la plage après le déjeuner, à l'occasion de la visite de quelques camarades, installés autour d'une petite table sous la véranda bien ventilée et avec, à portée de main de quoi se désaltérer... On note toutefois qu'il y a plus de passionnés chez la gente masculine que féminine. Un peu d'histoire autour de ce domino : il fut introduit aux Antilles pendant les grandes colonisations. Autrefois, il était pratiqué par les nobles, puis, au fil du temps, il s'est popularisé au travers des boutiques-buvettes où l'on y jouait pour de l'argent tout en buvant des "petits secs" (petit verre de rhum blanc). Les hommes qui pratiquaient ce jeu étaient souvent qualifiés de "vié neg" (vieux nègres) car ils dilapidaient les revenus du ménage en s'enivrant. Avec la disparition des buvettes, le jeu de domino s'est introduit dans les foyers et on ne joue plus qu'entre amis, pour le plaisir de frapper avec force sur le bois de la table son domino et de s'exclamer selon les points : - pour l'as : zassièt' kassé, bol
renversé ! Il existe plusieurs variantes (jeu à 3 avec 7 dominos par personne et 7 qui restent retournés sur la table ou à 4 avec 7 dominos par personne).
Le doub'sis (double six) n'est pas très apprécié, sauf pour démarrer la partie car le joueur qui le garde en main lorsque tous les joueurs sont "boudés" (ne peuvent plus jouer), est certain de perdre la partie car c'est celui qui a le moins de point qui gagne. D'ailleurs on en a tiré une expression pour qualifier quelqu'un qui boude : "y boudé kon an doub'sis" (il boude comme un double six).
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