La vie au quotidien


Le quotidien des enfants
de condition moyenne

Jusqu'aux alentours des années 50, dans la grande majorité des familles, il y avait beaucoup d'enfants. Il était courant de voir des familles de 8 à 10 enfants et très tôt (dès l'âge de cinq-six ans) ces derniers prenaient part aux divers travaux de la maison pour aider leurs parents.

Les parents partaient travailler de bonne heure, dès 6 heures du matin. Ils avaient juste le temps de prendre leur café et de préparer le repas du midi. Ils laissaient aux enfants la charge de "tenir" la maison, les plus grands s'occupant des plus petits.

Pour les enfants, la journée commençait entre six et sept heures du matin. Après avoir lavé leur visage et avalé une eau de café servie dans une timbale, ils s'attaquaient aux corvées.

Premier travail : aller chercher de l'eau à la fontaine, à la rivière ou encore directement à la source. L'eau était transportée dans des calebasses ou dans des seaux en métal ou bien encore dans des grandes boîtes de conserves ou autres ustensiles à la taille de chaque enfant. Les enfants devaient parfois faire plusieurs aller-retour pour remplir les réservoirs à eau de la maison : fût, jarre, baril, carafe .

Pendant que certains étaient occupés à rapporter de l'eau, d'autres faisaient la vaisselle, balayaient la case, s'occupaient de nourrir les poules, les lapins et les cochons.

Juste avant de partir pour l'école, les enfants prenaient un petit déjeuner composé, selon le garde-manger, de farine de manioc arrosée d'eau de café, d'un morceau de pain avec une banane, d'un morceau de corossol ou encore d'un reste de racines de la veille rôties au feu avec du lait.

Ensuite, c'était le départ pour l'école. S'il y avait des enfants en bas âge non encore scolarisé (la maternelle n'existait pas encore), ils étaient conduits par les plus grands, chez la grand-mère (appelé souvent "marraine" car marraine de l'aîné des enfants, ou maman Untel, ou maman doudou ...) ou chez une voisine.

A 11 heures, les enfants rentraient chez eux déjeuner. Ils récupéraient les petits et servaient le repas préparé très tôt le matin par la mère car, en général, les parents qui travaillaient dans les champs, ne rentraient pas à midi : ils tiraient leur repas de leur sac sur le lieu même du travail.

Si le repas n'avait pas été préparé, c'était aux plus grands de le faire. Rapidement, ils allumaient un feu de bois, mettaient l'eau à bouillir dans le koko nèg' pour faire cuire les racines, les bananes avec un morceau de morue. Et souvent dans ce cas, ils devaient aller porter le repas à leurs parents dans les champs.

A 13 heures, l'école reprenait jusqu'à 16 heures 30.

Au sortir de l'école, les enfants ne devaient pas traîner en chemin car ils devaient accomplir, avant la tombée de la nuit, de nouvelles corvées :

  • aller chercher de l'eau ;

  • trier le riz ou les lentilles ;

  • faire la vaisselle du midi ;

  • s'occuper des animaux : les rentrer, nettoyer le parc des cochons, ramasser des herbes pour les lapins, etc ;

  • faire la toilette des plus petits ;

  • aller à la boutique du coin faire quelques commissions.

On soupait vers 19 heures. Après le repas du soir, les plus grands faisaient leur toilette et enfin s'asseyaient, souvent les paupières déjà lourdes de sommeil, pour apprendre leurs leçons.

Enfin, il fallait aller vider et nettoyer les seaux hygiéniques de la maison car, ne l'oublions pas, à cette époque, dans les campagnes, il n'y avait pas encore de tout-à-l'égout ni de sanitaires dans les cases. Donc, les enfants allaient vider le "seau à caca" dans la rivière ou dans les bois (dans un trou ou au pied d'un arbre).

A 21 heures, pratiquement tout le monde était couché : les enfants sur de vieux vêtements étendus sur le plancher (linj' kabann') au pied du lit des parents, non sans avoir oublier de dire les prières du soir.

Seule brillait dans la chambre où tout le monde dormait, sur une petite étagère réservée à cet effet, la petite lampe de la Vierge (lamp' la Vièj en créole).

 

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