Les marchandes ambulantes Il y avait des marchandes qui ne se contentaient pas de vendre leurs produits sur la place du marché. Elles allaient de place en place, de quartier en quartier chargées de paniers et de plateaux. Elles informaient la clientèle de leurs passages en énumérant et en vantant leurs produits de phrases scandées, chantées qui revenaient comme des ritournelles. De loin, on les reconnaissait à leur voix et à leur façon de dire les choses : Cacahuète
cé pistaache, bien griiiillééé ! Elles vendaient surtout des denrées alimentaires : des fruits et légumes de leurs jardins, des plats cuisinés comme du boudin créole, des pâtés à la viande, des accras, diverses pâtisseries (pâté coco, bonbon chouval, des sikakoko ...), des cornets-pistaches, etc ; et aussi des plantes médicinales. Un panier posé sur la tête et un à chaque main, elles parcouraient ainsi des kilomètres à pieds afin d'écouler leurs marchandises. Chaque marchande avait sa spécialité. Voici quelques exemples de marchandes que l'on pouvait croiser : - la
marchande de lait, * * * Petite superstition de marchande : étrenner une marchande. Si une marchande a de la chance avec les hommes (ses meilleures ventes se font avec la gente masculine) et que son premier client de la journée est une femme, elle appelle un homme présent dans son entourage (n'importe qui, mais un homme) et lui demande de prendre l'argent des mains de la femme et de le lui remettre (il "étrenne une marchande"). Ainsi, la marchande s'assure une bonne recette pour la journée. Et vice-versa si c'est une marchande "à femmes" avec pour premier client de la journée un homme. Elle appelle une femme et lui demande de "l'étrenner".
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