Les femmes antillaises ont toujours eu un goût prononcé pour les belles tenues et savent en général mettre en valeur leur beauté. Nous allons distinguer les vêtements de tous les jours et ceux réservés aux grandes occasions. Les vêtements de tous les jours Malgré la chaleur tropicale, robes longues et têtes attachées étaient de rigueur à cette époque. Les femmes s'habillaient d'une gaule, c'est-à-dire d'une longue robe simple, généralement blanche, à manches longues ou trois-quarts quelquefois évasées. Selon les dentelles et broderies ajoutées, la gaule était dite : bourgeoise, princesse, empire, maman poule... Les femmes ceinturaient leur taille à l'aide d'un foulard en madras. Elles nouaient également leur tête avec un grand mouchoir. Sous leur robe, elles portaient de longues culottes bordées de dentelles qui s'arrêtaient en haut des genoux. Pas de jupon. Les vêtements pour les grands jours Les femmes portaient culotte longue (panty) et un jupon brodé et garni de dentelles, de volants. La robe en madras, en tissu imprimé ou en soie, doublée parfois de tarlatane, était longue, coupée à la taille avec une longue traîne par derrière, traîne qu'elles relevaient et qu'elles accrochaient à la taille sur le côté, de façon à dévoiler leur joli jupon garni de dentelles.
Le foulard pouvait également être simplement noué sur la tête. La façon dont était noué le foulard, le nombre de pointes qui dépassait donnait des indications sur l'état du coeur de la belle. Par exemple :
* * * Les hommes portaient des chemises à nervures, à jabot (en batiste) avec boutons de manchette en or, la giletière, la redingote. Sur la tête, un chapeau : panama, canotier ... Dans la poche, la montre à gousset. Sous le pantalon, ils portaient un caleçon en tissu qui descendait jusqu'aux genoux. Le madras Le madras était originaire des Indes. Il résultait du tissage artisanal de fibres de bananier, puis de bananier et de coton, plus solide, et dégageait une odeur particulière. On faisait une distinction entre le madras aux coloris vifs et variés, tissé avec des fils retors (venus d'Angleterre), et le mouchoir, tissé avec des fils plats et dont les coloris sont rouge, bleu foncé et rose (croisement des fils rouges et blancs). Le long de la lisière, le madras et le mouchoir des Indes présentaient des petits trous faits par les pointes qui tendent le tissu sur le métier. La distance entre deux trous s'appelle un coujou. Anciennement, on achetait la pièce de madras par coujous. Le mouchoir coûtait deux fois moins cher que le madras, et, comme les couleurs étaient plus ternes, il a fallu trouver un moyen de le rendre plus attrayant, d'où le travail du calendage. Le calendage consistait à peindre toutes les parties roses avec un mélange de gomme arabique et de jaune de chrome. Les bijoux Très coquettes, les femmes aimaient
rehausser Les boucles d'oreilles : zanneaux chenilles, créoles, tétés-négresse, pommes-cannelle, pierres noires, grappes de vignes ... Les colliers (ou chaîne) : colliers-choux, mailles-concombre, chaînes forçats, ... Les bracelets : joncs, semainiers ... Sans oublier les bagues, les barrettes, les broches, les médailles.
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