LEVER DE SOLEIL (suite) Petit à petit, sans que je men sois rendu réellement compte, le ciel a pris une teinte rougeâtre, me permettant ainsi de retracer cette ligne dhorizon qui indique où sarrête la mer et où commence le ciel. Cette rougeur sest amplifiée, sest répandue comme un large éventail dans le ciel encore sombre, teintant dun rose profond les nuages, tout à lheure impossibles à déceler. Un petit bout de lastre est apparu, peu à peu devant mes yeux. Au fil des secondes, jai pris conscience du mouvement de la rotation de la terre, jai pu observer le déplacement de la planète. Soudain, je me suis sentie face à un coucher de soleil, comme celui qui, au même instant de lautre côté de la terre, regardait le même astre décliner. Les deux images devaient être approximativement les mêmes. Le spectacle offert a été, à chaque minute, différent. De rose, le ciel avait viré dans les nuances des teintes orangées, du plus foncé au plus clair pour enfin laisser place à un bleu dabord clair, puis soutenu. Le soleil majestueux a accompli, une fois de plus, son rite quotidien. La puissance de ses rayons a redonné à la mer son charme rassurant, déchiré les derniers voiles dombres chargés de mystères et rendu à la nature son aspect familier. Le soleil a mis fin aux concerts des grenouilles et des criquets. Dans le lointain, un coq la accueilli en chantant. FIN |